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 visions modernes du mythe gnostique du demiurge

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kinaram
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kinaram


Nombre de messages : 35
Date d'inscription : 29/04/2007

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MessageSujet: visions modernes du mythe gnostique du demiurge   visions modernes du mythe gnostique du demiurge Icon_minitimeDim 29 Avr - 17:39

Là ou le gnosticisme peut nous aider, c'est dans le sens qu'il accorde à l'Ego. Les traditions « classiques », du moins leur ésotérisme, posent en tant que manifestation de notre égo, les êtres démoniaques. Elles imposent dès lors, de part leur relation avec notre bagage culturel, la sécurité de nos représentations, dans l'idée d'un combat. Les démons de l'Ego deviennent nos mauvaises consciences, celles qui font de nous des pécheurs, nous devons les combattre, combattre nos mauvaises tendances, nos freins à notre liberté et à notre ouverture au divin, par l'épée. « Mais qui vivra par l'épée périra par l'épée » nous disent les évangiles. Brandir l'étendart de guerre face à ces forces involutives résulte d'une chevalerie pervertie, ce sont les croisades, les armées qui égorgent la différence...

La gnose parle de ces forces elle, en tant que législateurs (les archontes, du grec ἄρχοντες / árkhontes, de ἄρχω / árkhô, « commander, être le chef »), anges (du grec ἄγγελος, ággelos, signifiant messager) et même dieux (du latin deus, lui même issu d'une racine indo-européenne deiwos, « une divinité », de la base dei-, « lueur, briller »). Elle propose dès lors l'idée que nous sommes sans le savoir, des serviteurs de ces tendances, des dêvots du mensonge et les défenseurs des rêgles qui régissent l'état sécuritaire de nos fantasmes anti-libertaire. De nombreux courants gnostiques désignent cet état de soumission de l'âme comme la condition de psychique. Nous considérons notre prison comme un palace. Qu'elle soit corporelle, psychologique ou spirituelle, notre prison est un royaume d'enchantement, un jardin splendide ou coulent les rivières de nos besoins de sommeil létargique, des fleuves chimiques d'antidépresseurs. Par ce qu'elle inverse les tendances bibliques, par ce qu'elle retourne les symboles, la gnose invite à porter une nouvelle observation sur nous même et notamment sur ce qui nous empèche de nous libérer. Elle pointe tout d'abord du doigt le sujet de la croyance. La dévotion que l'on voue et la réalité que l'on accorde à la création et à son créateur, l'Ego. Création et créateur de nos représentations, architectes de nos prisons et geoliers des projections que l'on impose au réel, sur ce qui est.

Elle met également en lumière l'aspect totalitaire de nos lois. Nous vouons un culte à ce que nous projetons, un culte au mental, à ce qui juge et condamne, à ce que par ignorance, nous appelons Conscience.
La gnose ne dit pas que les anges sont en fait des démons, elle inverse nos systèmes de valeur et ainsi révèle l'esclavagisme dans lequel nous sommes à notre égard. Nous sommes heureux des miettes que nous tend Saklas, le demiurge, et nous nous conformons aux heures planétaires que nous impose les archontes, ses sbires. Cela ne signifie pas que les gnostiques condamnent les lois naturelles, bien que leur pessimisme pourrait nous tenter d'aller en ce sens, cela met simplement en lumière le caractère mortifère et ignorant de nos pratiques inconscientes et de notre soumission à l'égard du dieu que nous avons créé et que nous érigeons en tant que créateur.

Je suis ce que je crois être. Je suis le résultat de mes expériences et réflexions introspectives, ce que j'ai projetté m'a construit. C'est affirmer que nos vètements constituent notre peau.

Cela ne nous gène pas, les voies de Dieu sont impénétrables, nous abandonnons la logique par facilité, pour mieux nous enfermer dans la mystique de l'égo. Que nous érigions en système notre indépendance totale par l'athéisme ou que nous agissions par la seule volonté soumise de plaire à un Dieu moral, vengeur et rénumérateur, cela revient au même. Nous sommes l'esclave de nos rêves, de ces législateurs autoritaires qui nous dictent la conduite à suivre dans ce système dans lequel l'égo peut croître. La gnose elle même peut avoir cet effet pervers en s'érigeant en système. Le vrai dieu et le Christ gnostique, Barbélo et les éons de lumière peuvent devenir dans notre surenchère crédule, les même demiurges stupides que les gnostiques ont dénoncé.

Mais parcequ'elle a d'ambigue et de sorcier, la gnose prend le pari d'une confrontation ou plutôt d'une intéraction avec ces forces. Le paradoxe de la pratique gnostique consiste à révéler le caractère inférieur et tyrannique des astres, pour en même temps les utiliser dans des rites de passages. Rappelons que les planètes gouvernées par les archontes sont différentes sphères par lesquelles l'homme doit passer pour s'affranchir de ses contraintes terrestres. La dernière étant celle de saturne, les ténèbres de Ialdabaoth, que l'ascension de Paul nous dépeint comme étant loin des diableries d'un enfer mais plutôt comme une maison de retraite silencieuse dans laquelle, seul, un vieillard aveugle est contraint de garder une porte qu'il a lui même accidentelement créé.

M.
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